Le paysage, au service de la biodiversité et de la transition énergétique

« Le paysage, au service de la biodiversité et de la transition énergétique » – tribune de janvier 2016 –(Télécharger – PDF – 130 Ko)

Tribune – Janvier 2016

Le programme de campagne du candidat François Hollande prévoyait le vote par le Parlement d’une « loi sur la biodiversité comportant un volet paysage ». La volonté de la ministre de l’Ecologie a fait de ce texte une « Loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature… et des paysages », sortant ainsi ces derniers du caractère quelque peu marginal -­‐modeste titre VI relégué en fin de texte -­‐ que leur concédait le projet de son prédécesseur.

Ce n’est pas rien.

Chez nombre de décideurs et d’aménageurs, on taxe en effet, avec une belle constance, les démarches paysagères de fantaisie inutile, coûteuse et passéiste. Le mot de paysage continue même à résonner comme une contrainte à dépasser pour les agriculteurs, les industriels, les concepteurs d’infrastructures de transport, les constructeurs de logements ou les bâtisseurs de villes, … S’y sont ajoutés depuis une décennie les producteurs ou installateurs de dispositifs de production d’énergies renouvelables, dont les récents accords de Paris vont aiguiser les ambitions … qui ne sont pas toujours philoplanétaires…

Il est en effet plus confortable pour chacun de privilégier l’approche technique sectorielle à laquelle il a été formé au détriment d’une vision globale de l’espace. Le territoire désordonné, voire chaotique, qui résulte d’une série d’interventions juxtaposées et souvent autistes, continuera alors de constituer, non seulement un facteur de mal-­‐être et un terreau de cette violence si tristement d’actualité, mais aussi un porteur d’incohérences qui seront ensuite coûteuses à réparer : murs anti-­‐bruit, passages à faune, friches industrielles ou commerciales des entrées de nos villes, inondations provoquées ou renforcées par un équipement mal placé. Sans compter une banalisation de l’espace dont pâtit le tourisme…

Mettre, 23 ans après la loi fondatrice de 1993, le mot « paysage » dans le titre d’un texte législatif est donc une affirmation politique forte.

Et que les protecteurs de la nature ne s’inquiètent pas : il ne s’agit nullement d’une captation de « leur » texte. La démarche paysagère est aussi un puissant levier de réussite de l’objectif auxquels ils sont -­‐comme nous tous-­‐ légitimement attachés : la préservation et la « reconquête » de la biodiversité.

Parler du paysage, c’est en effet parler de l’Homme dans son lien sensible avec la Nature.

C’est parler de cadre de vie, (donc) de bien-­‐être, faire appel à la perception sensible de l’espace, mobiliser nos cinq sens, solliciter l’avis de chacun d’entre nous sur la beauté actuelle et surtout future de son environnement. Le paysage nous parle des richesses naturelles d’un lieu, de sa géographie, de l’histoire de son appropriation progressive et de sa transformation continue par les populations humaines…

Les approches paysagères commencent par identifier les ressources -­‐d’abord naturelles-­‐ de chaque territoire, à prendre connaissance de son histoire et à mobiliser les habitants pour alimenter les projets. Cette « analyse inventive » est indispensable pour élaborer des solutions pertinentes car adaptées à chaque contexte, innovantes et économes. A partir de là pourront s’élaborer en consensus un projet énergétique, un nouveau quartier bas carbone, la requalification d’une zone périurbaine ou la composition d’une campagne où l’arbre et les haies auront de nouveau leur place ; mais cela facilitera aussi la mise en place effective de la trame verte et bleue, la restauration des habitats d’une espèce menacée, ou la mise en place d’une réserve naturelle que ses riverains feront fièrement visiter à leurs amis.

Ces aménagements pérennes, fondés sur les ressources du milieu, sont aussi plus égalitaires : les banlieues défavorisées ou les espaces ruraux en déprise ne sont pas les derniers à se mobiliser, en dépit de moyens souvent limités.

Le collectif « paysages de l’après-­‐pétrole » s’est créé pour affirmer et illustrer ce rôle facilitateur du paysage : élargir la question de la protection des sites remarquables à la gestion et à la transformation des paysages du quotidien, appeler l’attention des aménageurs sur les ressources que constituent, pour amorcer la transition, les singularités naturelles et humaines des territoires, favoriser les approches systémiques du développement durable en s’appuyant sur une entrée spatiale et sensible, promouvoir, enfin, la participation de tous les habitants, notamment les plus modestes ou les « derniers arrivés », à la construction de ces nouveaux paysages.

Tout en saluant comme il le mérite ce retour du paysage dans la préoccupation du Législateur, le Collectif a tenu à porter sa pierre à ce méritoire édifice, en présentant deux amendements au texte dont la discussion va commencer au Sénat :

‐ en premier lieu le projet de loi propose opportunément une définition de ces « objectifs de qualité paysagère » qu’un texte récent avait rendu obligatoires dans les Schémas de Cohérence Territoriales (SCOT). Pour éviter que le paysage soit perçu comme « une couche de plus » dans ces documents déjà exigeants, y ajoutant une sorte de contrainte de « qualité du décor », nous proposons que ces objectifs se réfèrent explicitement à la démarche de développement durable, c’est à dire qu’ils soient autant une méthode de travail qu’un résultat visuel. Il importe aussi, dans l’esprit de la Convention Européenne du Paysage, que ces objectifs soient définis avec la participation des populations concernées. L’ajout de ces quelques substantifs : « développement durable », « participation des populations » serait un nécessaire garde-­‐fou pour éviter contresens, incompréhensions et rejets, et susciter au contraire l’adhésion.

‐ en second lieu la toute récente loi sur la « transition énergétique » n’a pas, dans ses multiples dispositions, prévu de mobiliser le paysage parmi les outils facilitateurs de la mobilisation des territoires dans les démarches vers l’énergie positive entreprises par nombre d’entre eux. A l’inverse, quand on accole « territoires » et « énergie » c’est le « non aux éoliennes » qui domine ! Nous proposons donc (comme une illustration de pleine actualité de l’amendement précédent) que les démarches locales vers la transition énergétique, dites « plans climat-­‐énergie territoriaux », prennent appui « sur les facteurs naturels et humains qui ont constitué le caractère propre du territoire (en d’autres termes sur son paysage), et, le cas échéant, sur les objectifs de qualité paysagère que celui-­‐ci s’est donné ».

La « belle et grande politique du paysage » annoncée il y a un plus d’un an par la ministre de l’écologie devrait ainsi recevoir en 2016, une traduction législative dont chacun se réjouira.

Il importe à cet égard d’éviter tout risque de contresens mais aussi d’établir le lien entre les deux grandes lois environnementales du quinquennat qui s’achève.

Il importe donc, en cette solennelle occasion que constitue toujours le vote d’une Loi, de bien afficher le paysage comme une voie fédératrice, participative et solidaire au service de la transition énergétique et du maintien de la biodiversité.

Signataire : Régis Ambroise
pour le Collectif Paysages de l’après-­‐pétrole

 

Vient de paraître : Aménager les paysages de l’après-pétrole

Vient de paraître ! Aménager les Paysages de l’après-pétrole,  Éditions Charles Léopold Mayer

Régis Ambroise, Odile Marcel – Novembre 2015

Couverture_Amenager-PAPA l’occasion du grand rendez-vous organisé à Paris, invitant les pays du monde entier à se mettre d’accord sur une stratégie commune pour limiter le réchauffement climatique, le collectif Paysages de l’après-pétrole fait entendre la voix des territoires qui s’engagent dans une transition énergétique à partir d’une connaissance fine des ressources naturelles et humaines dont ils disposent. Les approches paysagères que ces territoires mettent en œuvre les conduisent à imaginer des modes d’aménagement économes en énergie et bien adaptés à leurs singularités en mobilisant les habitants autour d’une envie de participer à la construction d’un monde plus équitable, plus harmonieux et plus pacifique.
Ces démarches méritent d’être connues et reprises. C’est pourquoi le collectif Paysages de l’après-pétrole publie aux éditions Charles Léopold Mayer (www.eclm.fr) l’ouvrage Aménager les    paysages de l’après pétrole.


Le Collectif PAP


Le Collectif Payskakemono présentation PAPages de l’après-pétrole a pour objectif de redonner durablement à la question du paysage un rôle central dans les politiques d’aménagement du territoire, dans un contexte de transition énergétique et plus largement de transition vers un développement durable.

Il s’agit de contribuer à la réussite de cette transition à partir d’approches paysagères ouvertes à la participation active des citoyens, et contribuant à des projets de territoire réinventant un art du bien vivre ensemble.

Constitué en association, le Collectif Paysages de l’après-pétrole s’inscrit dans une démarche de progrès démocratique conduisant à un développement social, économique et écologique, dont le paysage est un vecteur privilégié. Les membres du collectif se reconnaissent pleinement dans les principes de la Convention Européenne du Paysage. Leur action prolonge celle des mouvements très dynamiques qui se sont structurés en faveur du paysage au cours de ces vingt dernières années.

Le Collectif Paysages de l’après-pétrole compte s’engager prioritairement dans la réflexion et le suivi de démarches paysagères concernant :

    • un développement urbain soucieux des territoires et du bien vivre
    • l’économie et les innovations énergétiques
  • la mise en œuvre de l’agroécologie

⇒ Télécharger la note de présentation du collectif Paysages de l’après-pétrole (PDF- 68Ko)

Télécharge le flyer de présentation de PAP en français / en anglais

⇒ Consulter aussi l’onglet « la dynamique du collectif en quelques dates clefs »


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contact@paysages-apres-petrole.org

Siège social et correspondance :

Collectif Paysages de l’après-pétrole
38 rue St-Sabin
75011 Paris

Manifeste du collectif PAP

MANIFESTE « Charte fondatrice pour la constitution du collectif Paysages de l’après-pétrole »

 couverture-manifeste-paysages-apres-petrole

Le manifeste du collectif Paysages de l’après-pétrole a été rendu public le 20 novembre 2014, lors du colloque « Solutions paysagères pour territoires en transition », qui s’est tenu à Paris.

Télécharger le Manifeste du Collectif Paysages de l’après-pétrole (PDF -87 Ko)

 

 


Introduction
Ce manifeste est le produit des réflexions menées depuis 2013 par le groupe d’architectes, urbanistes, paysagistes, agronomes, ingénieurs, naturalistes, sociologues et philosophes, formé à l’initiative des auteurs du recueil Paysages de l’après-pétrole (1).Son intention est de définir une charte fondatrice pour la constitution d’un groupe de réflexion et d’échanges pérenne – le collectif Paysages de l’après-pétrole – dont l’objectif est de redonner durablement à la question du paysage un rôle central dans les politiques d’aménagement du territoire, dans un contexte de transition énergétique et plus largement de transition vers un développement durable. Il s’agit de contribuer à la réussite de cette transition, au moyen d’une participation active des citoyens aux projets de territoire, par le biais d’approches paysagères réinventant ainsi un art de l’aménagement du territoire et du bien vivre ensemble.

Les membres du collectif s’inscrivent dans une démarche de progrès démocratique, social et écologique, dont le paysage est pour eux un vecteur privilégié. Ils se reconnaissent pleinement dans les principes de la Convention Européenne du Paysage. Leur action prolonge celle des mouvements très dynamiques qui se sont structurés en faveur du paysage au cours de ces vingt dernières années.

Le manifeste du collectif Paysages de l’après-pétrole a été rendu public le 20 novembre 2014, lors du colloque « Solutions paysagères pour territoires en transition », à Paris. Il constitue une invitation au dialogue avec la société civile, les différentes professions de l’espace, les administrations publiques, les collectivités territoriales, la communauté scientifique, ainsi qu’avec le monde politique. Après la mise en débat et l’enrichissement de ce texte de positionnement, une assemblée constitutive du collectif Paysages de l’après-pétrole se tiendra au premier trimestre 2015.

I. NOTRE CONSTAT : LES APPROCHES PAYSAGERES SONT FACILITATRICES ET PEUVENT APPORTER DES SOLUTIONS REALISTES POUR LA MISE EN OEUVRE DE LA TRANSITION

1. L’urgence d’engager une transition vers un développement plus durable appelle d’autres façons d’aménager les territoires.

L’usage des énergies fossiles bon marché, la concentration des capitaux et la centralisation des décisions ont permis la généralisation de « modèles » d’aménagement s’imposant aux territoires, que ce soit dans les villes ou les campagnes. Fondés sur le principe du zonage monofonctionnel, ces modèles ont conduit à un gâchis d’espace, à de nombreux problèmes économiques et environnementaux et à une banalisation des territoires, sources de mal vivre pour les populations. Le changement climatique, la raréfaction et le renchérissement des ressources fossiles remettent en cause l’intérêt économique de ces modèles et suscitent d’ors et déjà de nouvelles dynamiques de projet pour assurer le développement durable et harmonieux de ces espaces au service de leur population.

. Considérant que la transition énergétique est traitée de façon technique mais plus rarement en termes d’espace,

. convaincus que cette transition sera inéquitable, coûteuse et invivable si elle se fait « hors sol », par l’application de modèles, sans culture de l’espace,

. nous affirmons qu’une approche des territoires par leurs paysages est une solution efficace pour l’environnement, démocratique pour la société et valorisante pour l’économie, permettant ainsi la réussite de cette transition.

2. Les approches paysagères permettent de guider et d’harmoniser les actions menées en faveur d’un développement plus durable et convivial des territoires.

L’observation de nombreux territoires engagés dans de telles démarches montre qu’articulées sur une connaissance fine des richesses et des singularités naturelles et humaines des territoires, et s’appuyant aussi bien sur les savoirs locaux que sur des analyses de professionnels ou de scientifiques, les approches paysagères permettent de guider les aménageurs vers des solutions d’aménagement du territoire pertinentes économiquement, plus autonomes et sobres en énergie, moins polluantes et bien acceptées par les populations car fondées sur la mobilisation de leurs connaissances et l’écoute de leurs besoins.

Les démarches paysagères permettent de :

. spatialiser et mettre en cohérence un ensemble d’approches fonctionnelles généralement très sectorisées pour engager la transition (repenser les flux énergétiques, les infrastructures de transport, etc.),

. associer à ces approches fonctionnelles des approches culturelles et sociales pour favoriser un mieux vivre ensemble (qualité du cadre de vie, partage de l’espace…).

3. Les démarches paysagères réunissent et facilitent la mobilisation de la population autour d’un projet sociétal de territoire.

Sensibles à la beauté et à l’agrément des lieux où ils vivent ou qu’ils visitent, souvent experts du territoire dans l’une ou l’autre de ses composantes, les citoyens doivent pouvoir se former dès leur plus jeune âge, connaître les sites de référence hérités du passé et s’impliquer dans les questions d’aménagement du territoire pour étayer, et développer le jugement, positif ou négatif, qu’ils portent sur un espace et s’engager dans l’élaboration de projets plus durables et mieux partagés. L’une des finalités d’une démarche paysagère est de réunir les acteurs de la société civile autour d’un projet sociétal de territoire. Les praticiens de l’espace sont et doivent être à cet égard des médiateurs autant que des concepteurs.

. L’attention portée au paysage permet de retisser des liens, de s’appuyer sur les leçons de l’histoire, d’échanger des savoirs, de partager des envies.

. Réfléchi en termes de projet, le paysage est un facteur essentiel et fédérateur pour imaginer les bonnes solutions pour l’avenir de nos sociétés en transformation.

II. QUELLES PRIORITES POUR NOTRE COLLECTIF ?

Le collectif Paysages de l’après pétrole compte s’engager prioritairement dans la réflexion et le suivi de démarches paysagères concernant :

1. Un développement urbain soucieux des territoires et du bien vivre

L’ère de l’énergie bon marché a été celle de l’expansion non maîtrisée des espaces urbains, de la spécialisation entre lieux d’habitation, de travail, de consommation et de loisirs selon un modèle qui s’est généralisé partout. Facilité par le faible coût des déplacements et la prolifération des infrastructures routières, ce double phénomène a engendré des trajets individuels motorisés de plus en plus longs et nombreux, et relégué les espaces naturels, agricoles et forestiers au statut dévalorisé de « réserves foncières ». L’inflexion de ces tendances non durables du triple point de vue économique, environnemental et social, et désolant du point de vue du cadre de vie, nécessite de croiser des disciplines aujourd’hui étrangères les unes aux autres, urbanisme et agronomie notamment, autour d’approches paysagères permettant de réorganiser ces territoires pour le plus grand profit de populations périurbaines aujourd’hui déstabilisées. La situation actuelle re- questionne les modes d’habiter dans tous les espaces (urbains, périurbains, ruraux…) ainsi que notre usage de la mobilité, les opportunités de densification, la vocation des espaces, etc. en s’appuyant sur toutes les opportunités locales conduisant à économiser l’énergie et l’espace.

2. L’économie et les innovations énergétiques

L’étude des paysages et l’analyse des aménagements d’avant la période du « pétrole pas cher » conduisent à proposer des solutions d’aménagement bien plus économes en énergie. Elles s’appuient sur la prise en compte des caractéristiques climatiques, du relief, du vent, des sols, de l’eau, de la végétation, trop souvent négligés et oubliés par les promoteurs des « modèles » d’aménagements récents. La remise à l’étude de ces potentialités et la recherche de systèmes adaptés à notre époque conduira à trouver des solutions capables d’économiser une bonne part des ressources fossiles consommées aujourd’hui, par ailleurs à l’origine de nombreuses pollutions.

Alors que l’équipement électrique d’après la seconde guerre mondiale a eu des impacts paysagers considérables, les installations d’énergie renouvelables contemporaines (éolien, photovoltaïque, biomasse) pourtant plus modestes suscitent des réactions de défiance dont le paysage est souvent

l’argument principal. Or, des installations d’énergies nouvelles à l’échelle de villages ou de pays montrent que, menées de façon participative, informée et pour peu qu’elles s’inscrivent en dialogue avec les structures paysagères locales et dans le cadre de projets d’économie et d’approvisionnement énergétiques d’ensemble (« territoires à énergie positive »…), ces implantations se traduisent par la création de nouveaux paysages parfaitement appropriés par les populations locales et valorisants pour l’image de ces dernières.

3. La mise en œuvre de l’agro-écologie

L’agriculture « pétrolière » fondée sur la mécanisation et les intrants chimiques dépendant de ressources fossiles a atteint ses limites économiques, sociales (diminution accélérée du nombre d’agriculteurs), sanitaires (maladies professionnelles liées aux pesticides, santé des consommateurs) et environnementales. Face à cette situation, une partie du monde agricole entend désormais, avec l’agroécologie, relever le défi de la double performance économique et écologique. Au même titre que l’espace agricole a été restructuré pour favoriser une agriculture industrielle (remembrement, drainage, irrigation, rectification des cours d’eau, abandon des terres non mécanisables…), il convient de réfléchir aux façons d’organiser l’espace agricole au service de ces nouvelles orientations en s’appuyant sur les caractéristiques de chaque territoire (relocalisation des productions en fonction des potentiels agronomiques, de l’orientation, du climat, du relief, redéfinition de la taille et de la forme des parcelles, réintroduction d’éléments fixes du paysage…). L’organisation spatiale de cette évolution majeure doit être réfléchie et anticipée en fonction de chaque contexte pour, à la fois favoriser la mise en œuvre efficace de systèmes de production agroécologiques et mieux intégrer et protéger l’agriculture dans les politiques d’aménagement du territoire grâce aux rôles positifs qu’elle peut jouer notamment en faveur de la qualité de l’environnement et du cadre de vie. Fondés sur des productions valorisant les potentiels locaux de chaque territoire ou contribuant à l’alimentation d’une ou de plusieurs agglomérations voisines, ces paysages devront être conçus et partagés avec l’ensemble des acteurs, agricoles ou non, d’un territoire.

III. LES FORMES D’ACTIONS DU COLLECTIF

Par rapport à ces trois priorités, le collectif Paysages de l’après-pétrole souhaite favoriser une « culture de l’espace pour la transition » en mobilisant les leviers d’action suivants :

. Recenser et faire connaître les expériences dont les démarches semblent exemplaires du point de vue de la mobilisation citoyenne, de l’intérêt des solutions techniques imaginées en fonction des contextes locaux et de la qualité des aménagements mis en œuvre contribuant à améliorer le cadre de vie des populations.

. Organiser des rencontres entre les collectivités territoriales et les acteurs engagés dans ces démarches.

. Œuvrer pour que la « compétence paysage » soit reconnue au sein des collectivités territoriales en lien avec la décentralisation.

. Proposer des amendements dans les textes juridiques ou réglementaires concernant le paysage et l’aménagement durable des territoires.

. Devenir force de proposition pour développer des programmes d’études et de recherche sur les questions de paysage et d’aménagement durable des territoires.

 

1. Paysages de l’après-pétrole (mai 2013) – revue Passerelle n°9, éditée par Ritimo (ww.ritimo.org) – cordonnée par Odile Marcel, présidente de l’association La Compagnie du Paysage, et Baptiste Sanson, directeur du Centre Ecodéveloppement de Villarceaux. Pour télécharger le recueil : http://www.coredem.info/rubrique41.html

Collectif Paysages de l’Après Pétrole

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Le Collectif Paysages de l’après-pétrole a pour objectif de redonner durablement à la question du paysage un rôle central dans les politiques d’aménagement du territoire, dans un contexte de transition énergétique et plus largement de transition vers un développement durable.

Il s’agit de contribuer à la réussite de cette transition à partir d’approches paysagères ouvertes à la participation active des citoyens, et contribuant à des projets de territoire réinventant un art du bien vivre ensemble.

Constitué en association, le Collectif Paysages de l’après-pétrole s’inscrit dans une démarche de progrès démocratique conduisant à un développement social, économique et écologique, dont le paysage est un vecteur privilégié. Les membres du Collectif se reconnaissent pleinement dans les principes de la Convention Européenne du Paysage. Leur action prolonge celle des mouvements très dynamiques qui se sont structurés en faveur du paysage au cours de ces vingt dernières années.

Le Collectif Paysages de l’après-pétrole compte s’engager prioritairement dans la réflexion et le suivi de démarches paysagères concernant :

– Un développement urbain soucieux des territoires et du bien vivre

– L’économie et les innovations énergétiques

– La mise en œuvre de l’agro-écologie


LA DYNAMIQUE DU COLLECTIF, EN QUELQUES DATES CLEFS


  • Revue Passerelle n°9 – MAI 2013

Le Collectif « Paysages de l’après-pétrole » rassemble une trentaine de praticiens de l’espace et d’experts du paysage – architectes, urbanistes, paysagistes, agronomes, ingénieurs, naturalistes, sociologues et philosophes – réunis à l’occasion de la publication du recueil « Paysages de l’après-pétrole ? »

Paysages de l’après-pétrole (mai 2013) – revue Passerelle n°9, éditée par Ritimo (www.ritimo.org ) – coordonnée par Odile Marcel, présidente de l’association La compagnie du Paysage, et Baptiste Sanson, directeur du Centre Ecodéveloppement de Villarceaux. Vous pouvez aussi le commander en écrivant à animation@coredem.info.

Depuis la revue a été diffusée à plus de 1200 exemplaires.

  • Présentation à l’Assemblée Nationale – JANVIER 2014 

A l’initiative de Jean-Paul Chanteguet, le recueil « Paysages de l’après-pétrole » a fait l’objet d’une présentation publique lors d’une table ronde à l’Assemblée Nationale rassemblant une cinquantaine de députés de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, le 22 janvier 2014.

Télécharger ici le compte rendu de la table ronde

  • 1er Seminaire à Villarceaux  – AVRIL 2014

Pour mettre en commun les analyses développées dans la revue « Paysages de l’après pétrole ? » et imaginer les suites à donner à la démarche initiée par cette publication, les auteurs du numéro ainsi que des experts de cette thématique ont été conviés à se rassembler lors d’un séminaire de trois jours, du 3 au 5 avril 2014 à la Bergerie de Villarceaux. Les actes de ce séminaire vous proposent une synthèse des discussions qui ont eu lieu au cours de ces trois jours de débat. Nous remercions ici la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme, dont le soutien a rendu possible l’organisation de cette rencontre.

Télécharger ici les Actes du séminaire Paysages de l’Après-pétrole

  • Colloque à l’Assemblée Nationale – NOVEMBRE 2014

Le jeudi 20 novembre 2014, le colloque « Paysages de l’après-pétrole » a rassemblé près de 300 personnes à Paris. Placée sous la présidence de M. Jean-Paul Chanteguet, Député de l’Indre, Président de la Commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire de l’Assemblée nationale, cette manifestation était organisée à l’initiative du Collectif « Paysages de l’après-pétrole » avec le concours du Conseil général de l’environnement et du développement durable et du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux.

  • Le Manifeste – NOVEMBRE 2014

Le Collectif Paysages de l’après-pétrole a rendu public son manifeste Charte fondatrice pour la constitution du Collectif Paysages de l’après-pétrole, le 20 novembre 2014 lors du colloque national.

Télécharger ici le Manifeste

  • 2ème Séminaire à Villarceaux – MARS 2015

Le Collectif s’est institué en association lors du deuxième séminaire du Collectif « Paysages de l’après pétrole » qui s’est tenu les 6, 7 et 8 mars 2015 à Villarceaux. Le siège social de cette association est à la Bergerie de Villarceaux – 95710 Chaussy. L’assemblée constitutive de cette association a nommé Président : Régis Ambroise, Vice-présidents : Yves Gorgeu et Odile Marcel, Trésorière : Marion Bruère, Secrétaire : Baptiste Sanson. En complément des statuts de l’association, il est prévu de rédiger un règlement intérieur précisant les modalités d’adhésion, les principes de cooptation, le montant des cotisations, etc. En 2015, l’ensemble des membres du collectif sont bénévoles, les ressources de l’association ne permettant pas d’envisager de salarier un/une coordinateur/trice. Il est proposé de constituer plusieurs groupes de travail pour mettre en œuvre les différents chantiers identifiés par la collectif.

Pour la première année de fonctionnement du collectif dans sa forme élargie à 30 membres, la priorité sera donnée aux échanges au sein du collectif, la communication externe du collectif sera assurée par le biais des productions du collectif (articles/ouvrage/exposition/dossier/manifeste) et d’interventions. Dans une seconde phase, le renforcement des moyens dédiés à la dynamique du Collectif Paysage de l’après-pétrole permettrait d’accompagner l’élargissement du collectif à de nouveaux adhérents pour approfondir et diffuser le message du collectif.


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